
Voici un ensemble de personnages que Louis Franchon a connus, fréquentés ou qui ont marqué son existence et son oeuvre. Collaborateur à la revue La Vie Alpine ou à travers les salons et les galeries, il a en effet cotoyé de nombreux artistes, écrivains et journalistes. Parmi ceux-ci, nous pourrions énumérer encore Samivel, Paul Guiton, Jouhandeau, Henry Bordeaux, bien d’autres encore. Nous nous contenterons de ceux cités ci-dessous qui nous ont semblé les plus proches de Louis Franchon.
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Minos – dessin à la plume de Dimitri Varbanesco dedié à Louis Franchon • 1935
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Andry-Farcy
1882-1956
De son vrai nom, Pierre-André Farcy, journaliste, critique et dessinateur, il est nommé conservateur au musée de Grenoble en 1919 dont il développe considérablement l’audience. Il ouvre la porte aux jeunes talents et constitue une riche et impressionnante collection d’œuvres modernes. Sous son impulsion, Grenoble devient la capitale de l’art contemporain. Avec le peintre Louise Morel, il crée le Salon de l’Effort qui permettra à beaucoup d’émerger, comme Zadkine, Varbanesco, Sahut. Il y découvre Franchon au début des années 30 et lui ouvre le chemin des galeries de renom et celui des grands salons comme le Sylve à Paris en 1931, et lui consacre diverses études dans la presse dauphinoise.

Bohuslav Reynek
1892-1971
L’un des plus importants poète, peintre et graphiste tchèque dont l’œuvre immense a longtemps été occultée par le pouvoir communiste. Installé dans le Dauphiné au milieu des années 1920, il épouse la poète lyonnaise Suzanne Renaud et vient vivre à Grenoble où il compose une œuvre gravée importante.Il participe au Salon de l’Effort en 1926 et sans doute est-ce là que Louis Franchon fait sa connaissance. Aujourd’hui, l’association Romarin – les Amis de Suzanne Renaud et Bohuslav Reynek perpétue son œuvre à travers expositions, publications et site internet.

Suzanne Renaud
1889-1964
Née à Lyon, elle est l’auteur d’une importante œuvre poétique. Elle épouse Reynek en 1926 qu’elle suivra en Tchécoslovaquie lorsque celui-ci souhaitera y retourner définitivement en 1936. Elle a traduit en français les poèmes de ce dernier et les siens propres en tchèque.

Henri Pourrat
1887-1959
Écrivain auvergnat, il à l’origine de nombreux romans, pièces de théâtre, poèmes et essais historiques. Figure parmi les auteurs favoris de Franchon, parmi ceux qui l’ont influencé, et à qui il rendra hommage en divers articles que publiera la revue la Vie Alpine. Une solide amitié liera les deux hommes.

Marcelle Guinet
1894-1961.
Née aux Abrets, institutrice et directrice d’école, collaboratrice aux Nouvelles Littéraires. Liée par une profonde amitié à Louis Franchon dès la fin des années 1920 qui lui fait connaître Reynek et sa femme, la poète Suzanne Renaud, ainsi que Varbanesco. Tous deviendront inséparables. Elle reprend et publie Pâle Vénus en 1936, manuscrit que souhaitait abandonner Louis Franchon.

Henri-Jean Closon
1888-1975
Peintre Liégeois, résolument abstrait, est déjà fort connu lorsqu’il vient s’installer à Voiron pour y renouer avec la nature et la sérénité et engager hors des influences, une démarche artistique nouvelle. Il fera rapidement la connaissance de Louis Franchon, alors professeur au lycée professionnel de Voiron. Il forme Émile Guerry qui, par l’entremise de Franchon, exposait en ville ses premiers tableaux.

Émile Guerry
1921-2005
Peintre-paysan né aux Abrets, Louis Franchon l’incite à suivre sa vocation de peintre et lui fait connaître les œuvres de Van Gogh, de Picasso, de Matisse, de Cézanne ou encore de Reynek. C’est par son entremise qu’il rencontre Henri-Jean Closon à Voiron où il exposait ses premières œuvres. Il saura allier avec succès ses deux activités de paysan et de peintre.

Pablo Picasso
1881-1973
Peintre, sculpteur et graveur espagnol dont l’œuvre est mondialement connue. Il est l’inventeur du cubisme. Rencontre Louis Franchon en 1931 duquel, dit-il, l’œuvre l’intéresse. Il lui prodigue conseils et encouragements. Andry-Farcy relatera cette rencontre en un article au Petit Dauphinois intitulé le cubisme de Louis Franchon que reprend l’ouvrage Andry-Farcy, un conservateur novateur – musée de Grenoble 1982.

Dimitri Varbanesco
1908-1963
Peintre avant-gardiste roumain, il vient à Grenoble en 1929 afin d’y suivre des études de droit et poursuivre sa peinture. Il participe au Salon de l’Effort en 1935 où il trouve les encouragements d’Andry-Farcy. Il illustre de nombreux ouvrages dont le Chant du Monde de son ami Jean Giono. Membre du Groupe Temoignage, il participe à toutes les expositions qu’organise celui-ci. Il est avec Franchon l’un des fondateurs des Cahiers de Lygures, les deux hommes étant liés par une profonde amitié.

Abel Van Roemaer
1910-1943
De son vrai nom Abel Alexis Chatonnay. Journaliste, critique d’art et poète, collabore à la revue grenobloise la Vie Alpine aux côtés de Franchon et participe à la création des Cahiers de Lygures en 1935. Résistant du réseau Corvette, agent P2 soit agent ayant une activité permanente, il est abattu par les Allemands dans la nuit du 13 au 14 novembre 1943 à Grenoble. Il reçoit à titre posthume la médaille de la Résistance, la Croix de Guerre et la mention mort pour la France.

Jean Giono
1895-1970
Écrivain français, s’installe régulièrement en villégiature à Tréminis en Trièves (Isère). Côtoie Varbanesco qui illustre certains de ses ouvrages et Louis Franchon qui vient le visiter en compagnie de Marcelle Guinet.

Yves Farge
1899-1953
Journaliste, résistant, membre de l’armée secrète et Compagnon de la Libération, commissaire politique pour l’ensemble des départements Rhône-Alpes. Ministre du ravitaillement en 1946. Il participe aux côtés de Franchon à la création des Cahiers de Lygures en 1935.

François Secret
1911-2003
Écrivain, linguiste, érudit et historien, spécialiste de la Kabbale Chrétienne, directeur d’études à l’école pratique des hautes études. Au fil de ses recherches il découvre grand nombre de manuscrits inconnus liés à la Kabbale et rédige divers articles de l’Encycloepdia Universalis. Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’ésotérisme et à l’hermétisme, ce qui ne pouvait qu’intéresser Franchon lui-même porté vers ces mystères. Il collabore à la création des Cahiers de Lygures en 1935.
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